Minatitlán, Veracruz, 8 avril 2011.
Bulletin de presse
DIVERSES ORGANISATIONS SOCIALES SE CONCERTENT POUR PROPOSER DES ACTIONS CONCRÈTES CONTRE LE NEOLIBERALISME AU FORUM DES PEUPLES MESOAMERICAINS
Dans le cadre du VIIIème Forum des Peuples Centre américains, environ 500 personnes représentant d’organisations sociales, de défense des Droits de l’Homme et de la Femme, de jeunes, de peuples indigènes et paysans, ont fait entendre leurs voix dans un rejet unanime des politiques économiques et des mesures répressives que les gouvernements mexicain et centre américains ont initiés durant les 10 dernières années.
David Solis Aguilar, secrétaire du réseau Grito de los Excluidos, a mentionné que les organisations réunies souhaitent se projeter dans une dynamique différente des forums précédents, de manière à ce que naisse une conscience et se construise des alternatives régionales à la libéralisation du commerce. Il rappelle que, depuis 2001, le forum s’est tenu dans plusieurs villes et communautés du Mexique à Panama en passant par le Guatemala, le Nicaragua, Honduras, le Salvador et Costa Rica; visant en premier lieu à venir en appui aux luttes populaires s’opposant aux traités de libres échanges et aux initiatives de développement économique tels les projets transnationaux Plan Puebla Panamá et Plan Colombia, deux projets se synthétisant désormais dans le Proyecto Mesoamérica, une stratégie d’intégation régionale promue par les gouvernements locaux et financée par les prêts de la Banca multilateral.
Dans ce contexte, Sara López Gónzalez, du Méxique, représentante de la Red Nacional de Resistencia Civil contra las Altas Tarifas de la Energía Eléctrica, fait part de son souhait, durant ce forum, de construire des accords desquels découleront des actions concrètes pour former un mouvement populaire contre cette initiative officielle d’intégration régionale. Elle souligne que la finalité n’est pas seulement d’organiser des forums mais surtout de déboucher sur l’ébauche d’un planning de contestation centre américain: “ce que nous voulons, c’est produire un plan qui nous inclue toutes et tous pour ne pas nous rendre et ne jamais tomber face à ces mauvaises gouvernances.”
De même, Zulma Larín, du réseau Sinti Techan, du Salvador, mentionne: “nous sommes ici parce que nous avons initié un processus de construction depuis le début de ces forums, ici au Mexique, et qu’après avoir donné une impulsion dans toute l’Amérique centrale, nous revenons aujourd’hui au Mexique pour nous remettre en question: que faire après tant de chemin parcouru? ou que faire de toutes ces luttes que nous menons dans chaque pays? et comment renforcer nos luttes sociales en leur donnant une impulsion qualitative?”
“Aujourd’hui, nous ne voulons plus seulement venir discuter et analyser mais voir plus loin, et c’est cela que nous allons faire durant ces 3 jours, avec des personnes provenant de divers pays et proposant des idées différentes. Et j’espère que nous nous accorderons au sein d’une seule et même lutte populaire contre l’impérialisme. Cela sera notre postulat de base: revenir dans nos pays respectifs avec deux ou trois actions concrètes qui auront lieu dans toute l’Amérique centrale, qui nous guideront dans une logique de transformation de cette réalité en une autre, meilleure. Nous souhaitons qu’à la suite de ces journées de travail tou-te-s les délegués qui sont ici reviennent avec des initiatives dans leurs pays.”
Parmi les dénonciations émises par les participants de ce Forum des Peuples d'Amérique centrale, un hommage plein de sensibilité a été rendu à Bety Cariño et aux autres défenseurs de l’autonomie des peuples Triquis de l’Etat de Oaxaca. Divers rapports ont été prononcés concernant la répression des défenseurs des droits de l’Homme, l’impunité avec laquelle agissent des groupes paramilitaires et les risques encourus par les migrants centre américains traversant le Mexique et victimes de crimes très graves allant du vol jusqu’à la séquestration et l’enlèvement.
Dans l’après-midi ont commencé les travaux en tables rondes au sein des délégations nationales dont les plus nombreuses sont celles du Mexique, du Guatemala et du Salvador. Parmi les thèmes qui seront discutés durant les prochains jours: l’impact de la globalisation, la souveraineté alimentaire et énergétique, la défense des territoires, l’inégalité entre les sexes, la militarisation et la criminalisation de la protestation sociale. Un des résultats attendus de ce forum est notamment l’articulation régionale des luttes à partir de stratégies et demandes communes.
Comité de presse du VIIIème Forum des Peuples Centre américains
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